Le sambo de combat

De tous les systèmes martiaux pratiqués dans l’ex-Union Soviétique le sambo occupe une place à part. Le sambo est officiellement né le 16 novembre 1938 quand la lutte libre purement soviétique a été créée par le decret du Comité d’État pour le sport faisant suite à une proposition de A.Kharlampiev. Plus tard le nom de sambo (autodéfense sans armes) lui a été attribué.

Pour mettre cette idée en pratique on a décidé de répertorier les prises les plus efficaces de tous les types de combats existants et créer sur cette base un nouveau type de lutte. Il était appelé à réunir les meilleures caractéristiques de ses prédecesseurs en se débarrassant par la même occasion de leurs défauts.

Mais ce n’est que la version officielle. En réalite le sambo était une forme allégée de l’art martial qui était en train d’être créé par les services spéciaux de l’Union Soviétique. Il n’avait pas de nom à cette epoque-là. On a commencé à le pratiquer au début des années 20 du siècle précédant. La création d’un tel type de combat avait pour objectif de donner aux services spéciaux un instrument efficace capable d’immobiliser l’adversaire le plus rapidement possible et, s’il le faut, de l’éliminer.

Dans l’ensemble d’arts martiaux existant dans le monde on sélectionnait les prises les plus efficaces dont l’impact était extrêmement sérieux sinon mortel. Cet objectif était, du premier abord, quasiment inatteignable. Il n’est pas difficile de réunir des prises et techniques différentes. Mais en faire quelque chose d’uni, un système fini, est très difficile. Les arts martiaux naissaient aux époques différentes, sur des continents différents dont ils représentaient les spécificités. Ils étaient créés par des peuples aux mentalités, caractéristiques anthropologiques différentes, dans des régions avec des conditions climatiques variables.

Le sambo est un combat de deux sportifs non armés, en positions debout et couchée par terre. La lutte se déroule dans un style libre ou les jets de partenaires à l’aide des crocs-en-jambe et du balayage sont autorisés. Si les partenaires se trouvent en position couchée, ils sont autorisés à utiliser des prises douloureuses portant sur les articulations du bras et du pied en amenant l’adversaire à se rendre. Les prises douloureuses étranglantes les plus dangereuses sont interdites, ce qui exclut la possibilite de dommages quelconques.

Le sambo de combat est constitué de trois volets:

  • le combat entre deux personnes non armées,
  • le combat entre une personne non armée et une personne armée et,
  • le combat de deux personnes armées.
  • L’ensemble de prises utilisées lors d’un combat non armé, en positions debout et couchée, est très varié: les jets et les leviers des articulations des bras et jambes, les prises étranglantes, interdites dans le volet sportif, les coups de bras et de jambes et tous les moyens de défense contre ces techniques. Les combinaisons et contre prises prévoient toute une série d’attaques de l’adversaire non armé en face à face, de dos, du côté et en position couchée par terre. La technique d’un combattant non armé contre un adversaire armé consiste en prises et méthodes de désarmement en utilisant de manière combinée toutes les prises mentionnées pour le combat non armé. L’adversaire possède une arme blanche ou à feu. Le combat entre deux adversaires armés suppose l’utilisation des prises du sambo de combat en situation de combat rapproché: couteau contre pistolet, pistolet contre fusil etc. Le sambo de combat fait souvent appel à «mayatnik» (pendule), la technique du combat corps à corps russe.

    Le sambo moderne créé dans l’Union Soviétique est donc un combat singulier synthétique qui ne représente pas qu’un sport de l’autodéfense, mais aussi un système très large d’un combat corps à corps.


    Un ordre secret concernant le combat corps à corps à destination de l’armée (1938).



    Une technique du sambo de combat des années 1930. Une prise douloureuse du bras en position.



    Un livre de Nil Oznobichine «L’art du combat corps à corps», 1930.


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