Les arts martiaux sont apparus en Russie pendant la période de la genèse ethnique du peuple russe. Ils prennent racines dans les compétitions populaires «zabavy» (divertissements), qui incorporaient les prises et la tactique des combats corps à corps propres à la tradition militaire russe du temps des païens (1er millénaire après JC).
Le terme «combat corps à corps russe» est un terme moderne fondé sur une tradition qui s’appelait auparavant «koulatchnyi boi» (combat de pugilat). Il s’agit là des vestiges d’anciennes traditions païennes qui, après l’arrivée du christianisme en Russie, sont devenues un «amusement» populaire et parallèlement un moyen authentique de préparation militaire.
Selon l’historien V.Klutchevskiy, le combat corps à corps relevait d’un art fin qui faisait partie d’un système complexe de la préparation d’un guerrier. Les combats collectifs «Stenka na stenkou» représentaient une des méthodes de perfectionnement des techniques martiales.
En se fondant sur un certain nombre de sources documentaires on peut affirmer qu’il existe aujourd’hui deux types de combats corps à corps russe : un combat de groupe «Stenka na stenkou» (mur contre mur) et un combat «Sam na sam» (corps à corps). Les pratiquants du Stenka participaient dans ces deux types de combat.
Chacune des parties s’employait à rompre le Stenka de l’adversaire, semer le désordre dans ses rangs et le chasser du champ de bataille. L’échelle des combats russes corps à corps était différente : «rue contre rue», «village contre village». En général les combats avaient lieu pendant les jours de fête, dans certaines régions – tous les dimanches. Parfois ces combats rassemblaient jusqu’à plusieurs milliers !!! de participants.
Les combats corps à corps représentaient, en effet, une étape importante et nécessaire dans l’éducation d’un homme, qui exclut l’escroquerie, la violence et la malhonnêteté.
Les combats corps à corps existaient jusqu’au début du 20ème siècle, et c’est seulement
le régime totalitaire bolchévique qui a сomplètement éliminé ce rite ancien. Les communistes n’ont pas seulement interdit le Stenka, ils ont détruit le fondement principal de la Russie – les paysans. Le milieu social unique qui pendant des siècles avait préservé l’identité russe était frappé de répressions, pourchassé et déplacé.
Les derniers grands spécialistes du combat corps à corps russe étaient obligés de s’orienter vers des sports autorisés par les autorités soviétiques tels que le sambo (qui s’appelait à l’époque «lutte de style libre») ou la boxe. Ils pouvaient également pratiquer le combat au sein des services de l’ordre.
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